Le vieil homme
Ses yeux pâlis par le temps,
Son regard bercé d’un ciel nuageux,
Le vieil homme fixa paradoxalement,
Le plus beau paysage qu’il eut jamais vu,
Peut-être était-ce mille fleurs?
Peut-être était-ce l’apparence matinale du soleil?
Ou bien le moment avant son coucher?
Probablement était-ce ta beauté dans tous ses détails?
D’une odeur nostalgique,
Qui survient lors de la fonte des vents froids,
Et qui le faisait voir encore,
C’était en lui qu’il voyait
Perspective
Parfois, je me surprends à tomber amoureux
Amoureux de ce que je vois quand je plonge mes yeux dans les tiens,
De l’océan sans fin,
Amoureux de l’Eldorado, sachant très bien que cette terre promise n’a jamais été une promesse,
Amoureux de la précarité et de l’ironie de la vie,
Cette harmonie dissonante qui apporte la nostalgie,
À celui qui a eu le courage de vivre,
Mais en voyant par les yeux d’un vieil homme,
On réalise que bien peu de choses ont de l’importance
Et en regardant par les yeux d’un enfant,
On apprend à apprécier les choses sans importance
Parfois, ma vision devient floue,
Le monde ne fait pas de sens et mon existence est remise en question,
Les arbres perdent leurs feuilles,
La pluie inonde des villes,
Et la guerre crée un grand froid dans le monde,
Alors que la vie humaine n’engendre que son réchauffement,
Et puis la nuit tombe…
Ferme les yeux,
Laisse le silence t’envelopper,
Lorsque ta vision devient floue,
Ferme les yeux,
Parfois il s’agit de fermer les yeux pour y voir plus clair,
Ferme les yeux,
Regarde, observe, admire,
Tout s’écroule,
Mais pour se reconstruire,
Les journées s’éteignent,
Mais pour te laisser observer les étoiles,
La pluie qui a inondé cette ville,
A nourri les récoltes de ce village,
Les arbres ont perdu leurs feuilles à l’automne
Pour pouvoir refleurir au printemps,
L’un ne peut exister sans l’autre;
Le jour et la nuit,
La vie et la mort,
L’amour et la haine,
Toi et moi,
Ce monde est une terrible contradiction,
Mais à la fois magnifique dans son imperfection,
Lorsque tu seras prêt,
Ouvre les yeux,
Rappelle-toi que chaque journée est une nouvelle vie,
Et que chaque fin annonce un début,
Laisse le soleil couchant te montrer que ton existence
N’a été que pour cet instant présent,
Et que le jour est mort
Pour t’apprendre à vivre.
L’enfant
Ses yeux éclairés par les jours frais,
Son regard bercé par l’amour de sa mère,
L’enfant s’émerveille de la normalité habituelle,
Et le temps n’existe seulement que pour l’instant présent,
Ce pissenlit cueilli est la plus belle des roses,
Le visage écarlate du soir annonce une autre belle journée,
Et le visage matinal se reflète sur son petit visage endormi,
La beauté se trouve dans sa jeunesse, insouciance éternelle,
D’une odeur familière,
Qui survient chaque matin,
Il peut voir un autre été l’envelopper de sa chaleureuse chaleur,
C’est le monde entier qui s’offre à lui.
La basse-ville
La chaleur du soleil effleure ta peau. Le réconfort de cette douceur te fait penser à ces jours vécus. Tu te promènes, vacillant, dans les rues de cette ville. « Si jamais j’avais su. » Une affiche mystérieusement placée sur le bord d’une église te rappelle l’une des conséquences aux vices de l’être humain. Le regret. Tu marches déjà depuis longtemps, possiblement. Arrive un moment où le temps n’a plus d’importance. Il s’arrête. Il te regarde. Puis il continue son chemin. Il te laisse derrière.
L’asphalte taché de la basse-ville dégage une odeur de charogne. Cette odeur a-t-elle toujours été? Tu divagues dans les vagues de ton inconscience et tu te rappelles son sourire. Il résonne encore en toi. Il te rappelle que tu as déjà vécu et que tu existes. Mais maintenant, ta ville est tachée. Polluée. Abandonnée. Tu es le vagabond de tes regrets et tu as la tête baissée. Tout ce que tu vois sont les blessures causées. Pourtant, il s’agit seulement de lever la tête assez haute et de réaliser que malgré tout. Malgré les vices. Malgré les regrets. Le soleil brille encore sur tes rues. Et devant toi se trouve une ville magnifique qui ne fait que t’attendre avec impatience.
Le champ
C’était un cri dans la nuit,
Noirceur absolue, douceur légère,
Vagabond de minuit, j’ai sauté,
Et accompagné d’autrui, j’ai crié,
C’était plusieurs cris dans la nuit,
Noirceur éclairée par les étoiles,
Dans l’herbe montante, on a couru,
Et d’euphorie on a crié,
Lorsque j’ai levé les yeux,
J’ai fait face à un spectacle infini,
Les étoiles étaient toutes alignées à leur façon,
Et elles ne brillaient que pour nos yeux.