Par Charlotte Massie
Quoi faire lorsque la personne qu’on aime le plus au monde se révèle être celle qui nous fait souffrir le plus ?
On abandonne une partie de soi-même ! Entre peine, larmes, cries et colère, on se perd dans un labyrinthe d’émotions malsaines. Cette femme ou cet homme si beau si charmant si doux devient arrogant, manipulateur et insensible. On se demande : pourquoi moi ? qu’es-je fait pour me retrouver dans une telle situation ? La vérité est que ce n’est pas notre faute, on est seulement tombé sur un mauvais poisson. Il a planté ses vilaines dents dans notre chair et son poison se propage dans notre sang. Cette saleté est vicieuse et maligne ; elle est patiente et agit tout d’abord comme une drogue. L’amour est doux et passionné, on rit, on a un sourire idiot pendu aux lèvres, on flotte sur un nuage et nos yeux brillent de plaisir. Puis viennent les sanglots, les crises, la douleur ; c’est un violent ouragan de rage.
Je me suis perdue. J’ai été emportée par une vague sinueuse. Le courant était fort et les eaux profondes. J’ai été submergé par une foulée de sentiments, bons et mauvais. Quand j’y pense aujourd’hui, ça me rend malade. Le cœur me lève, il veut sortir par mes tripes. J’ai un sinistre trou au fond de ma poitrine qui me paralyse. Je ne peux pas bouger, je ne peux pas respirer et je panique ! Il m’a tout pris, mon estime de moi, mon sourire, mes yeux brillants, mon bonheur. Il a dérobé tout ce que je lui offrais comme un voleur dans une bijouterie. Morceau par morceau, il m’a démembré. Mes bras volent dans l’espace, mes jambes ne fonctionnent plus, mes yeux sont éblouis pas l’obscurité et mon cœur est tombé en mille pièces. Je souffre.
Je suis tombé dans un puits sans fond. Dans ma chute je me rapproche toujours plus du centre de la Terre. Ma peau sent la chaleur sur ses cellules. Il y a du feu, il est proche, je le sais. Il bouillit. De l’intérieur, je suis morte. Le feu m’a réduit en cendre, il a fini par m’atteindre. Il m’a fait mal, il m’a détruit, il ne reste plus rien de moi. Je ne suis que sable et poussière.
Une éternelle flamme brûle en moi. Elle ravage tout sur son passage. J’ai envie de crier, de hurler même. J’ai monté des barrières dont je ne croyais jamais avoir besoin. Elles sont soudées par le feu. Il est parti, mon âme dans la paume de sa main. Moi, je saccage tout ce qu’il reste de mon être. L’ouragan emporte tout avec lui ; mon amour, mon esprit, mon humanité. Je ne suis plus rien, il ne reste plus que le douloureux souvenir du passé !