Par Mégane Morin
D’où provient ma solitude ? Je me le demande, mais au fond de moi, je le sais. Tu le sais aussi. Dis-le-moi, je t’en supplie. Pourquoi ai-je tendance à me renfermer sur moi-même ? Allez, réponds-moi ! Réponds-moi, mais déjà, tu n’es plus là. Je me suis encore isolé. Je pleure dans l’obscurité. Vais-je un jour être aimé ? Franchement, je ne le sais pas. Je suis seule. Trop seule. Libère-moi de cette noirceur. Mon passé est tumultueux et je pourrais même en faire une liste à crochet. De l’intimidation, j’en ai vécu tout au long de mon primaire à cause d’une connerie que j’avais faite. Intimidation, c’est coché. Du rejet, j’en ai subi et j’en subirai probablement encore et toujours. Rejet, c’est coché. Mon cœur a souvent été brisé par des gens qui ne partageaient pas la même chose que moi. Cœur brisé, c’est coché. La liste pourrait être encore longue, il y a tant de choses que je n’ai pas écrites, mais déjà, ma plume manque d’encre. La seule chose que je n’ai pas encore vécue dans ma vie, l’une des seules qui n’est pas cochée sur cette interminable liste est de vivre l’amour. Le seul et unique amour. Rire. Vivre. Être libre. Mais comment puis-je savoir en qui je peux avoir confiance ? Avoir confiance après tout ce que j’ai vécu, ça frôle l’impossible. Si tu me croises un jour et que tu me souris, je vais te sourire. Mais tu ne peux pas savoir ce que j’ai traversé si tu te fies uniquement à cela. Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai eu mal. Je sais que tout va me rattraper un jour, que les larmes vont couler et couler encore. Mon passé est ma prison. Si seulement, je pouvais en trouver la clé. Mais c’est impossible, je ne peux pas m’en échapper. Mais au fait, d’où provient ma solitude ? Je me le demande, mais au fond de moi, je le sais. Tu le sais aussi. J’ai peur de revivre mon passé. Peur de revivre tout ce que j’ai déjà traversé. Dis-le-moi, je t’en supplie. Allez, réponds-moi ! Attends, ne pars pas. S’il te plaît, attends-moi. Ce que j’ai vécu a bâti la personne que je suis. Appelle-moi haine, tristesse, colère ou jalousie. C’est ce que je suis. Est-ce que cela fait de moi une mauvaise personne ? Je suis prisonnière de mon passé. Toi seul peux me libérer, car tu es la clé. Tu dois être tanné de m’entendre non ? Tu dois te dire que je me plains constamment. Non, attends. Attends-moi. Mais déjà, tu n’es plus là. Ce soir encore, je pleurerais dans l’obscurité et je serais seule. Trop seule.